Après avoir vécue l’éveil lors d’une grave maladie, Nicole témoigne de cette compréhension lors d’un entretien en toute simplicité. Un entretien éclairant pour de nombreux chercheurs. La quête est nécessaire, mais la vérité surgit spontanément par un lâcher prise qui se déroule à notre insu.
Question : Vous témoignez dans votre livre « N’ayons pas peur de mourir » (Editions Accarias l’Originel) d’une ouverture soudaine survenue lors de circonstances difficiles, après 30 ans de recherche spirituelle. Quelles ont été ces conditions ?
C’est en 2006, lors d’une grave maladie, que j’ai pu vivre ce que mon engagement dans la voie spirituelle avait consenti à esquisser. J’ai alors réalisé ce qu’enseignent tous les sages et les mystiques depuis des millénaires : derrière les apparences de l’univers se trouve la réalité d’une conscience éternelle, la seule réalité qui soit.
Cette réalisation peut survenir à chacun d’entre nous à un moment donné de son existence. Elle a une portée universelle, car chaque éveil d’une conscience a un retentissement dans le cosmos entier.
J’ai hésité à témoigner de ce que je venais de vivre. Pas auprès de mon entourage proche qui, enveloppé de ce courant d’amour, a reçu cette réalisation comme un cadeau, mais auprès d’un public plus large. Comment dire la Réalité ? Il est difficile d’exprimer par des mots la perception de la Conscience en toute chose, de l’union indissoluble de chaque être à l’énergie de la vie. Les mots sont adaptés à notre monde duel et temporel et ne peuvent nous donner la réponse intérieure propre à chacun, qui attend d’être découverte au fond de nous. Cependant, ce sont aussi des paroles que j’avais lues et entendues tout au long de ma quête spirituelle qui m’ont aidé à y voir clair, comme des balises disposées au fil du voyage, qui ont ouvert les vannes de ma compréhension du sens de la vie. Les mots font leur propre chemin en nous, à condition bien sûr qu’on ne les saisisse pas. J’ai donc décidé de témoigner. Ce qui m’avait été permis de voir, je devais tout simplement le dire, encouragée par Arnaud Desjardins qui m’a écrit : « Que votre expérience et votre réalisation puissent être une aide pour les autres.»
Cette réalisation soudaine, vécue dans un état d’ouverture totale, de réceptivité sans intention, sans projection, faisait bien partie de ma trajectoire de vie, en accord avec mon cheminement intérieur. Elle est venue me montrer une réalité – la Réalité – que je percevais par des intuitions, que je recherchais intensément, de tout mon être. Juste avant ma maladie, j’avais la sensation d’être arrivée à la fin d’un cycle, entamé il y a trente ans. Toute poursuite de quelque chose m’avait abandonnée. Le silence avait commencé à s’installer en moi, laissant les désirs s’éteindre d’eux-mêmes. Dés que l’on commence à se tourner vers l’essentiel, les choses non essentielles renoncent à nous d’elles-mêmes. Peu à peu, je commençais à regarder la vie à partir de cet espace vide d’où tout émerge, et non plus à partir de ce qui en nous cherche, agit et se tourmente.
Question : Pouvez vous nous décrire ce qui a été ressenti pendant ce moment ou l’éveil est survenu ? L’éveil n’est-il pas la dissolution de la « personne » que je crois être ?
C’est par l’expérience de la mort proche que j’ai fait le grand saut dans l’espace pur et vide de la Conscience. Lorsque j’ai senti que mon corps, arrivé au bout de ses forces, allait m’abandonner, j’ai accepté cette nouvelle situation sans angoisse, sans peur. La peur de la mort est seulement une pensée qui émane de l’ego qui sait que tout ce à quoi il s’identifie cessera de fonctionner et qu’il ne poursuivra donc pas son existence. A cet instant, je n’avais aucun désir de me rattacher à quoi que ce soit, même aux douleurs que j’endurais. Le moi s’était déjà effacé. Je n’attendais pas une expérience particulière, qui serait forcément issue de ma mémoire. Mon esprit était vide. Je me sentais totalement libre, sans l’interférence de pensées, de projections ou d’images. Cet état d’abandon, de disponibilité totale, n’est-ce pas cela l’amour ?
Les sens se sont fermés. Ce fut le silence. Il n’y avait plus rien, mais ce n’était pas effrayant. La sensation était douce, paisible, hors du temps. Portée par l’énergie qui baigne l’univers, j’avais l’impression d’une respiration qui était comme une pulsation continue. Puis soudain, ma conscience éclata dans toutes les directions. Elle embrassa l’espace infini de l’univers, qui se trouva dissous en une lumière intense. J’étais devenue cet espace ouvert, illimité. J’avais une sensation de légèreté joyeuse… mais qui « je » ? Il n’y avait plus personne… « Je » n’était plus là pour s’approprier la perception. La lumière n’était pas vue. Elle n’était autre que la conscience elle-même qui se déployait librement dans l’espace. Ce déploiement révélait l’essence de la conscience : elle était cette réalité qui embrassait tout en tant que substance absolue. Elle se reconnaissait par elle-même, à la fois vide et pleine, en repos et en mouvement.
Lorsque la réalisation de la vérité survient, elle est tellement profonde qu’elle laisse la place à un grand vide silencieux. La paix et la joie ressenties donnent la certitude qu’on a retrouvé notre vraie demeure. On se sent pleinement en vie dans ce vide lumineux !
La vibration qui m’enveloppait et me pénétrait était celle de l’Amour, un Amour infini, impersonnel, qui rayonnait dans le silence – matrice de l’univers. Nous venons de lui, nous sommes nés de lui et vivons en lui. Il n’est autre que la Vie. Cet Amour sans condition était perçu comme l’essence même de l’espace dans lequel ma conscience s’était absorbée, une énergie tendre et puissante qui laisse être ce qu’il y a d’éternel en nous.
Au sein de cet Amour cosmique, la liberté me fut donnée de rester dans cet état de félicité parfaite ou de prolonger un peu le voyage terrestre…
Question: Après cette expérience, comment s’est déroulée votre retour et votre perception du monde matériel ?
Lorsque je suis revenue ici, j’ai vécu totalement immergée dans la lumière pendant un mois et demi environ. Tout ce qui était vu, les êtres, la nature, l’était par et dans cette lumière. Je sentais à peine les douleurs de mon corps, l’inflammation pourtant très aiguë des nerfs de ma jambe. Une immense gratitude envers ce qui Est me submergeait à tout moment. Encore maintenant…
La vie en soi et autour de soi devient précieuse. On se sent en communion avec tous les êtres vivants, avec le monde, avec l’univers entier. Au sein de ce rayonnement joyeux, on est tranquille, réconcilié et libre. Il y a en soi un niveau de perception jamais atteint. On touche à la plénitude. On se sent illimité, contenant à la fois tout l’humain que nous sommes et le cosmos entier. Les pensées, les émotions continuent d’arriver, bien sûr, mais elles ne sont plus arrêtées, plus entretenues. Elles sont comme désagrégées dans la chaude lumière de l’espace infini. Le mental n’est plus un problème lorsque nous avons découvert notre véritable nature, celle de tous les êtres, celle de la vie. Nous arrivons à tout accueillir sans faire obstacle, sans fixation mentale ou crispation émotionnelle. Nous laissons les choses qui viennent nous traverser sans qu’elles nous dominent ou nous tourmentent. Nous les observons dans le calme, les laissant se déployer puis s’effacer, sans rien précipiter, sans rien anticiper. Nous sommes en accord avec le mouvement universel, nous ressentons que nous faisons totalement partie du cosmos, que nous participons pleinement à sa prodigieuse aventure. Chaque chose est vue comme émergeant d’une source unique et se mouvant au sein de la globalité de la vie.
Vivre ainsi conduit à percevoir sans cesse plus finement la grandeur incommensurable du mystère de la vie. Le silence qui est en nous depuis l’origine, duquel tout émerge et auquel tout retourne, imprègne tout notre être, notre corps, notre esprit, accompagne tous nos actes. La réalisation de notre véritable nature transforme notre façon de vivre l’instant, désormais plus détendue, plus libre, nous disposant à accueillir chaque évènement tel qu’il surgit, comme un don de la vie. On ne se sent plus lié aux circonstances. On se contente d’être dans chaque situation où la vie nous place. Ce n’est pas qu’il n’y ait plus de problèmes, mais il n’y a plus personne pour s’en emparer et les faire siens. La personnalité avec ses exigences s’est effacée. Son jeu était tellement dérisoire !
Question : Nicole, cet éveil est survenu après une recherche d’une trentaine d’années. Comment voyez vous ces années ? Quels ont été les obstacles que vous avez rencontrés ?
Cette ouverture à l’espace intérieur de liberté est survenue après plus de trente ans de questionnements sans relâche. J’ai toujours été poussée de l’intérieur par une forte exigence de compréhension du sens de ce monde, de cette vie. Pas une exigence prudente, raisonnée, mais une sorte de feu brûlant. J’ai beaucoup lu, réfléchi, douté aussi. J’ai connu le découragement, la sensation d’être enfermée entre des murs sans ouverture… Sur ce chemin – qui n’en est pas un – on apprend à s’observer en relation avec les autres, en toute lucidité, à voir ce qui est, sans autre but que voir, sans s’épuiser à vouloir tout saisir, à vouloir poursuivre une foule de désirs, mêmes spirituels. Un Chercheur de Vérité, c’est un être de passion qui laisse la vie devenir pleinement manifeste en lui, en la laissant circuler librement à travers son propre espace.
C’est de cet espace de liberté et de paix, qui ne connaît jamais la souffrance, que se dégage peu à peu la vision claire, globale, détachée et sensible. Personne ne peut faire à notre place ce travail exigeant d’attention à ce qui se déroule en nous et autour de nous, d’observation lucide de nos pensées parasites, de notre bavardage incessant, de nos réactions désordonnées. Nous sommes seuls sur cette voie rigoureuse du dépouillement, du renoncement à nos innombrables illusions. Cependant, si nous l’acceptons, nous sommes aussi magnifiquement aidés à comprendre ce qui émerge par tous ceux qui nous ont précédés. Tous les textes de spiritualité que j’ai pu lire ont contribué à ouvrir ma conscience, à accueillir sans confusion ce qui se présentait.
Le risque pour quelqu’un comme moi qui lisait beaucoup est que l’étude et le savoir viennent renforcer le mental, le figer, et qu’ensuite il n’accepte pas de s’effacer à l’instant précis où il le faudra. Même dans la quête spirituelle, le mental vient mettre une distance entre ce qu’il pense vivre et la réalité telle qu’elle est. Les difficultés surgissent toujours lorsque nous ne sommes plus en contact direct avec le flux de la vie. Intuitivement, je savais que le mental ne trouverait pas la vérité par des efforts ou des contraintes. Il est impuissant à découvrir la vraie nature de la vie, car il est le produit de la mémoire qui fait écran à la réalité toujours changeante. Il faut le laisser fonctionner librement, le laisser chercher, creuser, jusqu’à ce qu’il réalise de lui-même qu’il est l’obstacle ! Dés qu’il comprend qu’il ne pourra jamais embrasser ce qui le contient, il se calme, s’efface, et la paix qui attendait d’être découverte en nous s’installe enfin… Nous ressentons alors cette joie immense qu’il y a de vivre dans la spontanéité de l’instant. Notre espace dévoilé, désencombré, laisse passer tranquillement tout ce qui arrive. Cet espace grand ouvert, c’est notre conscience qui affleure et nous fait percevoir la réalité ultime dans la multitude des phénomènes qui se manifestent. La vie prend alors son véritable sens, vécu en soi comme une évidence.
Ce sens nous est révélé au cœur de notre existence quotidienne. C’est pour cela que nous devons aimer notre parcours terrestre, avec ses évènements, ses rencontres, ses réussites et ses échecs, aimer ce que nous sommes, fruit de ce que la vie nous propose. Ce qui importe, c’est de vivre intensément le quotidien, de comprendre la signification de nos expériences, de tout accueillir, de tout faire nôtre afin de percevoir la puissance d’amour à l’origine de chaque manifestation. Cette puissance, c’est l’énergie consciente de la vie. Lorsque notre attention sensible, libre de toute attente, nous fait accueillir spontanément chaque fait, chaque perception, sans passer par la pensée qui trie, qui juge, prolonge ou rejette, nous sommes naturellement dans cette énergie. La paix ressentie est sa substance.
La vie n’est pas ce que fabrique notre esprit, avec ses certitudes et ses doutes. Elle est bien plus vaste. Comment pourrait-elle contenir dans ce cadre étriqué ? La vie n’est pas ce contenu. Elle est le contenant. Elle est ce que nous sommes. Ce qui m’a été permis de comprendre au fil de cette quête, c’est que la seule façon de vivre qui soit est de nous abandonner en confiance à l’énergie intelligente de la vie, de nous laisser couler dans le flux qui nous porte, sans permettre à notre esprit de venir l’entraver. La vie nous aime. Ayons confiance en elle et nous serons surpris de voir où son souffle nous mène…
La vie est en se renouvelant. La paix ne peut rayonner qu’à partir de notre confiance envers ce mouvement à chaque instant renouvelé. Ce sont nos individualités qui, s’identifiant aux plaisirs et aux chagrins qui surviennent, puis souffrant dans la mémoire de blessures et dans l’attente de futurs meilleurs, bloquent le flot de la vie. Nos individualités, loin d’affirmer la liberté en s’imposant, comme elles le croient, l’entravent. Dés lors, le mouvement de la vie se fige au sein de notre espace… Cet espace est le lieu où tout se déroule, où l’intelligence de la vie prend conscience d’elle-même dans une danse spontanée et amoureuse. L’ouverture à cet espace de liberté ne peut se produire que si nous mourons à tout ce qui l’encombre, à nos pensées confuses, aux images que nous créons de nous-mêmes et des autres, aux liens qui nous enferment à travers nos plaisirs et nos blessures, que si nous mourons à tout ce à quoi notre esprit s’accroche. Celui-ci n’est jamais libre. Ne le laissons pas discuter sur tout. Il nous manipule sans cesse à partir de sa mémoire et de ses conditionnements. C’est lui qui fabrique et nourrit nos ego. Vidons-le, en toute sincérité et en toute confiance, de tout ce à quoi il s’attache au fil du temps, de tout ce qu’il accumule et qui fait écran à la tranquillité et à la clarté de notre être véritable. Etre vide de soi, c’est être plein de l’intelligence de la vie qui peut alors nous traverser sans obstacle. Sans vide, pas de plénitude.
Cette compréhension n’est pas l’aboutissement d’une recherche spirituelle, mais est au cœur de chaque instant du parcours. A chacun des pas de notre destinée terrestre, il nous appartient d’accueillir les évènements avec douceur, avec bienveillance, de leur ouvrir notre espace intérieur, cette liberté d’être que nous offre la vie, afin qu’ils s’y apaisent, qu’ils s’y effacent. Il nous appartient de les laisser passer à travers nous comme l’énergie de vie que nous inspirons puis expirons, aussi naturellement, aussi légèrement, sans nous y accrocher mentalement. Soyons vides comme la source d’où tout émerge et où tout retourne. Un jour, à notre mort, toutes nos histoires personnelles disparaîtront dans ce grand vide…
Question : Que diriez vous aux chercheurs spirituels de la nature de l’obstacle à l’éveil, et de notre réalité ultime ?
C’est à l’intérieur de notre espace vide de toutes représentations objectives que nous pouvons réaliser le grand saut hors du temps, dans l’unité de la vie. La réalité de notre nature véritable ne peut être vue que lorsque les dépouillements de ce qui fait obstacle à la vision ont été accomplis, lorsque nous avons renoncé à toutes nos fausses identifications. Rien ne nous sépare jamais de notre essence, si ce n’est notre mental. J’ai dit tout à l’heure que le chemin n’en est pas un, car il n’y a pas de distance pour aller vers ce que nous sommes de toute éternité. C’est notre esprit qui fabrique cette idée de distance à parcourir, qui crée des étapes et un but à atteindre. Il nous lie au temps dans cette prétention de progrès. Tout est déjà là, dans cette énergie éternelle et vibrante d’amour qu’est la vie.
Très jeune, j’ai eu l’intuition qu’il y a une part de nous-mêmes qui survit à notre mort physique, et l’envie très forte d’en connaître la nature. Je n’étais mue que par cet appel de recherche de sens qui aiguisait ma sensibilité à la nature éphémère des choses. J’ai su très tôt que la mort était la clé du grand mystère. Cette connaissance tout intérieure, loin d’assombrir mon existence, lui donna une liberté et une intensité joyeuse. Je sentais qu’il fallait que je reste pleinement éveillée au contact de la vie, libre de m’exposer totalement à son énergie, sans protection, malgré les évènements que l’on ne comprend pas toujours. Un jour, surgit l’évènement qui nous fait pénétrer au cœur de la réalité ultime, et alors tout est clair…
C’est cette part éternelle qui s’est révélée lorsque tout mon être s’est abandonné sans restriction à ce qui lui était proposé de vivre comme un ultime élan. Elle n’est pas liée à notre personnalité, ne dépend ni de nos pensées, ni de nos actes. Elle n’est concernée par aucune souffrance, aucune attente de bonheur, aucune limitation. Elle est l’essence même de ce que nous sommes en vérité. Elle est ce flux ininterrompu présent dans toutes les formes, ce témoin qui observe en silence tout ce qui apparaît et disparaît dans son champ illimité.
Nous n’avons rien d’autre à faire que de découvrir en nous cette source silencieuse qui rayonne aux dimensions infinies de l’univers et de nous y absorber. Nous sommes cet espace vide, cet infini. Nous sommes la Vie. Nous pouvons nous reposer… Chaque chose suit son cours. Chaque être est vu tel qu’il est : conscience semblable à la nôtre, observatrice immuable de nos existences. Chaque évènement est accueilli avec sérénité, car il n’a plus de signification égocentrique. Nous voyons, par delà le jeu du bien et du mal de notre monde, la beauté de l’essence de la vie. Tout coule avec fluidité, car ce ne sont plus nos ego qui veulent, mais ce sont les forces de la vie qui agissent à travers nous et nous mènent où elles veulent. Tout se développe selon un processus harmonieux, dans le consentement à ce qui est. Ceux que nous rencontrons ressentent notre paix et notre liberté, c’est notre façon de les aider. Nous sommes capables de vivre sans perdre notre unicité, en observateur paisible dont les gestes sont dépouillés de vanité et d’agitation désordonnée. Nous pouvons agir au sein de notre société stressée, déboussolée, en être authentique inspiré par sa conscience. Car nous demeurons dans le silence de notre part éternelle, là où le fardeau du personnage social et de ses exigences disparaît.
Le silence est la substance dans laquelle baigne l’univers. Il est l’origine. C’est le silence qui m’a enseignée lorsque ma conscience s’est absorbée dans une expansion illimitée. Il ne faut pas avoir peur de lui lorsque nous le découvrons. Il émane du plus profond de ce que nous sommes et nous y conduit. Il est la liberté de notre espace intérieur, et non la prison de notre mental qui divise la réalité, qui crée une séparation entre le monde et notre réponse au monde. Il apparaît dés que nous sortons de nos petits moi. Il nous révèle ce qui est réellement manifesté et nous dispose à l’accueillir avec sérénité. Il nous fait vivre avec la conscience de notre voyage éternel au sein de l’énergie cosmique, vide et cependant pleine de toutes les potentialités infinies de la vie. L’absolu est ici, à chaque instant de ce voyage. Il n’est pas autre chose que cette énergie d’amour qui nous porte et nous pénètre.
Propos recueillis par Jean-Pierre Chometon