Poème

Les épreuves ne sont pas l’effet du hasard.
Agités, ballotés par les événements,
La vie est enseignée par les hauts et les bas.
Mouvement de la roue qui sans fin nous entraîne.
L’existence confuse n’a pas de consistance,
N’est autre qu’un songe, celui de nos désirs.

Malheureux égarés, nous faisons de nos vies
Le champ clos d’un combat toujours perdu d’avance.
Nous nous précipitons vers des reflets d’abîmes
Tels une cascade, tandis que conscience est.
Combien de tumultes qui déchirent l’espace
Et de crépuscules qui dissipent l’aurore ?

Désespoirs et espoirs renouvelés,
Vérités rejetées, nous ne pouvons trouver
L’apaisement fécond qui se perd dans l’oubli.
Vanité des erreurs, l’angoisse avoue l’impasse.

Malheurs, désillusions, c’est notre perception,
Vision erronée et distraite de la vie.
Notre regard confus est porteur de souffrances.
Ceci n’a aucun sens dans la Réalité.
Nos pensées, nos actions, sont l’Un illimité.

On ne veut entrouvrir le voile d’illusions,
Vestige des masques, vertige des miroirs,
Sommeil des ignorants, agitation du moi.
Glacés sous la torpeur, nous ruisselons de peurs.

Pour celui qui choisit la voie de l’expérience
Difficile est la vie, par ses tours et détours.
Car il n’en finit pas de choisir et souffrir.
Tandis que le chemin de la contemplation
Marche de soi vers soi, mène directement
À la connaissance de la source joyeuse.

Dans le sujet, l’objet, dans l’objet, la souffrance.
La souffrance est le fruit des objectifs du moi.
Dans l’absence du moi, il y a la présence,
Dans la présence, joie, espace grand-ouvert.
Nous sommes si proches quand le penseur s’efface.

Allégés de ce moi, rempli de nos souffrances,
Nos fissures sont la voie, embrassons les blessures.
La peur irréelle, encore une illusion.
Accueillons sans crainte les chagrins et douleurs.
Ils sont l’accès brûlant à l’abandon de soi.

Si l’on veut s’observer avec sérénité,
Écartons-nous du bruit, des vaines distractions.
Travaillons patiemment à dénouer les liens.
Nos cœurs et nos esprits espèrent le silence.
Perdus à l’extérieur, s’égarant dans l’ailleurs,
On doit se retourner pour revenir au cœur.

Nous trouverons la paix, si nous n’entravons rien.
Sans se décourager, découvrons son chemin.
La lumière toujours arrive à se frayer,
Elle est au cœur de soi, même dans la tristesse.

J’aimerais te conter l’autre réalité,
Dont tu es le témoin, ignorant et tremblant.
J’aimerais te dire la seule vérité,
Son visage est la mort, qui détruit l’apparence.
J’aimerais te dire que s’égarer n’est rien.
Tu es l’éternité, rêve d’une conscience…

Entre les apparences et la réalité,
Il y a ce dédale où brûlent les pensées,
Il y a la porte dont nous cherchons la clé,
Il y a ce silence en forme de spirale,
Ce cristal aussi qui élève la conscience.

Incessant va et vient des plaisirs et douleurs.
Attraction, répulsion, vécues dans l’illusion.
Nous passons sans arrêt d’une pensée à l’autre.
L’esprit ne comprend pas la vérité cachée.
S’identifier au jeu mène à la confusion.

Tout ce que nous pensons ne peut être qu’objet.
Plaisir et souffrance, négatif – positif.
Nous créons sans arrêt divisions et tensions.
Dans chaque relation, nous regardons l’objet.
La discrimination est l’obstacle intérieur.
Opposer, séparer est irréalité.

Arrêtons le combat qui nous épuise en vain,
Liberté erronée contre la destinée.
Ramenons tout au soi, cessons toute recherche.
Notre vraie nature ne peut être cherchée.
Elle n’est pas un objet, depuis toujours elle est.

Haine, peur, colère, se rapportent à un moi,
Objet et illusion, vécu hors du réel.
Hors des situations, le moi n’existe pas.
Peur de s’évanouir, il veut croire en l’histoire.

Positif – négatif, qui choisit le refus ?
Attirance et rejet, qui connait l’opposé ?
Pris pour un absolu, l’égo est illusion.
Voir cela clairement : premier pas de l’éveil.

S’oublier, s’absorber, se délier du moi,
Agir tel le sculpteur : enlever, dépouiller.
Il faut éliminer à chacun de nos actes.

Le moi est l’expression d’une réalité.
Cela se tient caché en notre être profond.
Quoique fasse le moi, il est dans la conscience.

Abandonnons ce moi, voyons réellement.
Ne craignons d’enlever ce voile enveloppant
De ses plis et replis le cœur de la conscience.

L’abandon de l’égo est le secret si simple.
Sans effort ni crainte, dans l’absence du moi,
Apparait, disparait chaque situation.
La paix est à ce prix, et dans cette énergie,
À l’absence du moi, l’innocence renvoie.

Disposons de ce corps sans nous identifier.
Ainsi disparaissent tous nos attachements.
Ne nous égarons pas dans le monde des rêves.
Ne nous dispersons pas dans cet espace-temps.
Il n’y a pas d’acteur, mais un témoin vivant.

Fluide est ce qui est soi, libre et universel.
Éveillons-nous vraiment à la totale absence.
Au plaisir que l’on prend devant les apparences,
Lorsqu’enfin détachés, nous verrons la constance,
Alors la mort sera le maître bien-aimé.

Au lieu de fuir ceci ou d’aller vers cela,
A chacun de nos pas, s’oublier, se quitter.
Pas de séparation qui répand le chaos.
Pas d’accumulation qui éloigne de soi.
Pas de convoitise ni de cupidité.
Vide de tout désir de représentation,
Absent de soi-même, voici la liberté.

La vie coule à travers notre apparente histoire,
Avec nous ou sans nous, se vit par elle-même.
Incluant joie, malheur, ignorance ou savoir.
Liberté en son sein, est l’Un tout ce qui est.

Méditer, renoncer, l’éveil n’a rien à voir.
Il n’est aucun moyen pour déclencher l’éveil.
Qui est le méditant, qui est le renonçant ?
Il n’est personne ici, il n’a rien à faire
Ni rien à pratiquer, ni aucun processus.

L’effacement de celui qui cherche est éveil.
Dans la dualité, il n’est qu’Unicité.
Seule est la Conscience, l’Essence originelle.
Seulement ce qui Est, seulement la Lumière.

Se souvenir de l’Un, présent en chaque chose.
Connaître que le moi est l’Un qui se présente.
Quoiqu’il se produise, c’est toujours l’Un qui est.
Tout est unicité, c’est le moi qui sépare.

S’éveiller, c’est enfin s’arrêter de chercher.
C’est effacer celui qui poursuivait la quête.
Alors tout est perçu, accueilli dans l’amour.
C’est le moi séparé qui maintient la recherche,
La recherche de l’Un que le moi a quitté…

L’esprit dans son essence est sans but, sans effort,
Sans projection ni peur, il repose apaisé.
Sans désir ni espoir, il est tranquillité.
Aucun attachement, aucune fixation.
Éternelle et non née, voici sa vraie nature.

Laissons chaque pensée se former, s’effacer.
Émerger du vide, retourner dans le vide.
La pensée n’est pas nous, pourquoi se tourmenter ?
Certitudes et espoirs encombrent la conscience,
Les croyances entravent la liberté innée.

Chacun de nos concepts est sans réalité.
Ne peut être conçu ce que vraiment nous sommes.
Qui a peur de la mort ? La mort n’est qu’un concept.
L’esprit désemparé, oublieux de la source,
Rejoint tout chancelant l’espace sans lumière.

Dépassons le mental, son discours incessant.
Jouissons seulement de la réalité.
Demeurons en contact, sans le fatras des mots,
Sans idée d’acquérir, effort de devenir.
Ce que nous recherchons, nous le sommes déjà.
Ne nous enfermons pas dans la grille mentale.
Objet et conscience sont un sans la pensée.
Observons clairement nos conditionnements.
Ne les repoussons pas, l’effort n’a pas lieu d’être.

Nos murs sont édifiés par nos désirs, regrets,
Espoirs, joies et chagrins, vécu accumulé,
Enfermement mental dans le carcan du temps,
Eternel enfoui sous nos attachements.
Le temps, c’est la pensée, temporelle expression.

On ne peut découvrir que ce qui est connu.
Il n’y a rien de neuf, seulement la mémoire.
Mémoire est la pensée, mémoire est l’expérience.
Mémoire qui nous tue, scories accumulées.
Tout ce que nous cherchons relève du connu.
Ayons la perception libre de nos mémoires.

Tourbillon sans repos, abri de nos chimères,
Mental gouffre de peurs, tissant nos désespoirs.
Tourment de nos pensées, exilées, assombries,
Divisées, agrippées aux désirs qui consument,
Vagabonde ivresse des illusions tenaces
Qui inlassablement lient, délient la souffrance.
Nous ne regardons pas mais nous interprétons.
Seul le regard profond voit la réalité.

Écouter des discours, appliquer des méthodes :
Notre esprit fatigué obscurcit la conscience.
Vaines concentrations, pouvoir subtil du moi.
Ce que nous désirons, c’est la paix infinie.

Tournons vers l’intérieur notre esprit qui s’égare.
Plongeons dans l’océan pour échapper aux vagues.
Allégeons notre corps et la pensée suivra.
Enlevons les masques qui entravent l’esprit.
Faisons le don total de notre volonté,
Sans signification au plan de l’absolu.

N’exprimons pas ces mots qui détournent le souffle.
Mots dépourvus de sens, mots ruines, mots mensonges.
Vacarme vaniteux d’arrogantes poussières
Qui ont perdu le trait formé dans le silence
De la connaissance, langage originel.

Pour servir nos esprits, la volonté est vaine.
Dirigeons nos désirs, nous nous gouvernerons.
Maîtres de nos esprits, alors maîtres de tout.

Sans effort ni vouloir, l’espace hospitalier,
En nous, autour de nous, ouvert, insaisissable,
À chaque instant est là, il n’y a rien à faire.
La recherche seule nous empêche de voir.

Voir depuis la pensée, c’est voir les divisions.
L’esprit est trop actif, sortons du labyrinthe.
Laissons se déployer nos pensées dans l’espace,
Dans la tranquillité, laissons-les s’effacer.
L’intérieur élargi soignera la blessure,
Éteindra le passé, déploiera l’énergie.

Quand nos agitations, nos peurs et nos méfiances
Empêchent de goûter à la sérénité,
Calmons les émotions, les pensées disparaissent.
Restent la paix, la joie, une tendre confiance.

Reposons nos esprits au sein de la lumière,
Sans concept, sans image, détendus dans la paix.
Plus de limitations, plus de désirs confus.
Débarrassés d’objets, plus de comparaison.
Les discours intérieurs enfin abandonnés,
Dans la stabilité, chaque instant est union.

L’amour, la paix, la joie ne peuvent se penser.
C’est créer un objet, fabriquer un état.
Ce n’est pas la pensée qui peut voir la lumière.
Lorsque cesse l’esprit, il n’y a que lumière.

Touchons le silence, même au sein de l’action.
Sentons la vibration, puissance de ce monde.
Percevons toutes choses et manifestations.

Sans discrimination, tout est seule conscience.
Nous contenons en nous tout ce qui est extérieur.
Nous arborons en nous le Tout universel.

Être totalement, sans aucune tension,
Seulement percevoir l’au-delà de l’espace.
Juste présence à soi, attentif à l’instant,
Acceptant d’être là, plus qu’un avec la vie.

Changements, mouvements, la vie est déploiement.
Danse perpétuelle, tout est parfait ici.
Au sein de l’Océan, pleurs, joies, tout est en ordre.
Les formes de la vie, infiniment mouvantes,
Librement maîtrisées, jouent leur danse cosmique.

Il n’y a qu’un désir : de vivre pleinement,
Sans autre direction, rêverie, distraction.
Les circonstances sont l’offrande de la vie.
Celui qui cherche ailleurs que dans son quotidien,
De la réalité sûrement s’en éloigne.

Tout, harmonieusement, de ce silence, émane.
Et tout, spontanément, vers la source retourne.
Abandonnons ainsi nos peurs et nos espoirs,
Lâchons nos croyances, nos quêtes erronées.
Laissons le mouvement traverser tout l’espace.

Quand enfin l’égo meurt, le monde des pensées
À jamais s’efface du champ de l’expérience.
Nous goûtons l’absolue liberté de l’espace.
Où est parti l’égo ? Il ne réagit plus !

Percevoir l’énergie, c’est cela le bonheur.
Se mouvoir en son sein, vide de la souffrance,
Jouir paisiblement de sa réalité,
Fluide et illimitée, libre de nos désirs.

Cadeaux sur le chemin, saluons chaque forme,
Goûtons joyeusement leurs manifestations,
Suivons leurs mouvements, leurs flux et leurs méandres,
Ne figeons rien du jeu de la vie créatrice,
Chaque instant est nouveau et joue avec le vide.
Avec légèreté, avançons dans l’élan.
Avec simplicité, traversons l’existence.
Exprimons sans tensions la joyeuse création.

Nous contenons la vie, libre et illimitée.
Son accueil spontané, serein et silencieux,
Ouvre à un espace sans désirs, sans rejets.

Observons-nous libres, percevons l’énergie,
Réceptifs à son flux, le regard toujours neuf.

L’immensité en nous, silence qui accueille,
Silence qui aime. Nous sommes cet espace.
Spontanément cela, ne sollicitons rien.

La tranquillité est, de toute éternité.
Elle est activité et non activité.
Tout est son expression, dans l’absence du moi.

Quoiqu’il nous arrive : spontanément merci.
Rien n’est accidentel : accueillons, comprenons.
Dans cette acceptation, voyons la liberté.
Libérons-nous de tout, allons tout droit au cœur.

Vivons comme l’enfant, affranchi de lui-même,
Sans anticipation, libre de projections.
Vivons à chaque instant, l’éveil est en cela.
Vivons en silence, sans le déjà connu.
Observons calmement , la vie est sans vouloir.

Ne voyons aucun fait, aucun événement
Avec résistance ou identification.
Ne réagissons pas avec implication.
Agissons sans choisir, dans l’espace créé,
Dans sa globalité et dans sa liberté.

Obscurci par nos peurs, voilé par nos erreurs,
Le merveilleux est là, sous nos yeux se déploie.
Le cosmos à l’instant se crée hors et en nous.
Joyeux, invitons-nous à la belle aventure.

Accueil en silence, présence en résonance,
Comment se trouver hors, en chaque circonstance ?
Attachons-nous à voir où nous mènent nos pas.
Notre unique chemin est tout ce qui est là.

Tous les événements naissent de la conscience.
De la source sacrée, recherchons la beauté.
Voyons la lumière d’où surgit le réel.
Tout a un sens ici, en lui ayons confiance.
Le chemin éclairé par la compréhension,
Goûtons au voyage, nouveau à chaque instant.
Émerveillés de tout, grandissons en beauté.

Jamais mort, jamais né, que peut-il arriver ?
De chemins en chemins, d’autres joies, d’autres peines.
En nous, de pas en pas, c’est l’univers qui va.

Prenons bien soin de nous, soyons bons et patients.
Ne nous égarons pas, le cosmos nous attend.
La vie éternelle choisit sa propre voie
Et guide la clarté qui s’insinue en nous.

C’est l’amour éternel, déposé tendrement,
Mystère de la vie, en nous se déployant,
Afin que le rêve, léger, se fasse monde.

En silence, écoutons la vie à travers soi,
Qui coule intensément, mouvement naturel,
Influx de l’univers, qui est pure conscience.

Pas de pensée, ni bien ni mal n’est à la source.
Ouvrons, élargissons, épurons le mental,
Emplissons notre esprit de la douce Présence.
Nous oublierons le moi changeant, inexistant.

Tous les événements, naissance et destruction,
Du jeu joyeux de l’Un sont manifestations.
Sacrifions notre orgueil, plongeons à l’intérieur.
Écoutons : pas un son, le cœur géant qui bat.

Emplissons-nous de vie pour trouver le mystère.
Au lieu où est la joie, nous puiserons la force.
La joie n’est le produit d’aucune circonstance.
Sa chaleur se répand, du dedans au dehors.
Blottie au fond de nous, cela attend tendrement.

Écoutons sans visée, sans victoire à gagner.
Cela est présence, un amour sans objet,
Une méditation, lucidité aigüe.

Expansion infinie, il n’y a que l’amour.
De l’émerveillement, contemplons le mystère.
Restons dans cet état de profonde présence.

Il n’y a pas de temps. S’accorder à l’espace,
Il est tranquillité, vide non orienté.
Ressens-le dans ton corps, vis dans son expansion.
Fonds-toi totalement dans le flot de l’espace.

Tu es tranquillité, c’est la vie elle-même.
Écoute son souffle, vis avec son silence.
Tu es ce silence, tissé de lumière.

Vis avec ta question, mûrie dans ton silence.
Perçois sa vibration, sois prêt pour la réponse.
En tout ce que tu vois, c’est la même énergie.
Le moi a disparu, ressens la vie couler.

Douceur et paix en toi, tu es heureux d’être.
L’amour, la paix, la joie, vis, émerveille-toi.
Immédiat ressenti, ici et maintenant.

Promène-toi léger, sur la terre qui t’aime.
Parcours-là avec joie, accepte l’aventure.
Écoute seulement, avec la vie en toi.
Va vers ta lumière, guidé de l’intérieur.

Le rêve de ta vie, ce sont tes expériences.
Tu pars, tu explores chaque situation.
Cela a t-il un sens lorsque tu t’éveilles ?

Suivre un enseignement, méditer, contempler,
Tu es ce que tu es, placé sur ton chemin.
Seul, avance bien droit, sans serviteur ni maître.

Tout ce qui se produit est dans l’ordre des choses.
Tout est nécessaire pour ta compréhension.
Ne te lamente pas, ne perd pas ta patience.
Avec joie maintenant, l’enfant en toi s’éveille.

Calme et détendu, vis, respire, prend ton temps.
L’existence est longue, le chemin est patience.
Lentement, librement, coule la vie en toi.
Ressens-la, aime-la, donne joyeusement.
Abandonne ton cœur à toutes les étoiles
Et chante doucement l’espace retrouvé.

Ton amour rayonnant de la conscience même,
Tu agis librement dans chaque circonstance.
Libère l’énergie qui dissipe l’esprit,
Vois chacun tel qu’il est, un tout au sein de l’Un.

Ta propre conscience, toujours avec amour,
Te conduit vers le haut, guide ton existence.
Sens comme cette paix accompagne la vie.
Le silence est source, richesse inépuisable,
Céleste profondeur, immense plénitude.

Tout ce qui vient en toi est un pas du chemin.
Ton chemin est celui où tu es à l’instant.
Réalise cela, et tu t’éveilleras.

Chaque chose arrive de ta propre conscience.
Réjouis-toi de tout, qui te mène à toi-même.
Ce sera le plus beau de tous les rendez-vous.
La porte s’ouvrira sur celui que tu es.

À chacun de tes pas, aie la vision profonde,
Afin de percevoir Cela qui t’accompagne.
Dans le Corps lumineux du cosmos amoureux,
Pénètre toujours plus ce grand bonheur de vivre.

Secoue l’habitude que crée l’indifférence,
La triste ignorance du sens profond des choses.
Que ton regard d’enfant conserve sa fraîcheur,
Et que tu retrouves l’univers coloré.

Chaque instant est sacré, portes-y attention.
Ressens la vie couler, traverser tout ton corps.
Admet la maladie, l’épreuve insupportable,
L’atroce souffrance, sans une résistance.
Car c’est ton dernier pas, celui de l’abandon,
De ta libération, du total lâcher-prise,
Le pas si difficile et cependant si simple.

Sois un libre passant, cœur et sens grands-ouverts,
Qui va légèrement, le regard pénétrant,
Heureux à chaque pas, s’abreuvant au mystère.
Que nulle impatience ne te pousse au-dehors.

La vie est au-dedans, déploies-y son espace.
Comme une caresse, l’aube mauve bleutée
Lentement se répand, doux moment de tendresse,
Efface tes songes, t’éveille à ta nature.

Contenant l’extérieur, le moi devient espace.
En soi intensément, tout se met à vibrer,
Reçoit l’influx sacré comme un don du cosmos.

Emplis-toi d’énergie, vibration de l’amour,
Emplis-toi de la joie, rayonnement de soi.
Tout est à l’intérieur, plonges-y sans effroi,
Si tu veux t’immerger dans l’océan de paix.

Demeure à l’écoute des tourments de ce monde,
Solidement ancré dans la paix lumineuse.
Tout est métamorphose, écho de l’infini.
Cherche la lumière, toujours plus de lumière.
Tu t’y reposeras, après avoir erré.
Ouvre en toi l’espace nécessaire au silence.
Il suffit de donner et savoir recevoir.

Quand le doute a vécu, on va d’un pas tranquille.
La confiance effaçant l’éphémère apparence.
Écoute palpiter l’âme enfin apaisée
Qui renaît dans l’azur aux couleurs du repos.

Flux vibrant continu, tout est révélation.
Au cœur du quotidien, c’est l’émerveillement.
Sans effort, simplement, présent à chaque instant,
Ouvert et frémissant, plus de séparation.
Doucement, le silence glisse joyeusement.
Rien ne vient contrarier le flux de l’énergie.
Qu’il vibre, frémisse, jaillisse de nos cœurs !
Dimension infinie, qui abolit le temps.

C’est toujours à l’instant que la vie se révèle.
Dans ce vide fécond, emporté en silence,
Au plus profond de soi, là est l’éternité.

L’expérience de vie est l’éveil à la Vie.
Le meilleur enseignant. Il n’y en a pas d’autre.
Ni maître ni guru, la vie est le miroir.

Vivre le temps présent, sans anticipation.
Accueillir, c’est s’ouvrir, recevoir, c’est aimer.
S’aimer n’est pas s’aimer, mais voir l’amour en soi.
Alors, on peut l’aimer et le voir en la vie.
Jamais rien ne finit, autant que va l’amour.

Sans que tu l’aies voulu, voici venir le jour
Où même l’avenir ne te retiendra plus.

Tu réponds à l’appel au-delà de ce monde,
Tu frissonnes, perdu, cherches des sensations,
Tu ne veux pas sombrer dans l’oubli de ce moi.
Arrache le masque, il te fait ignorant !
Brise, confiant, ce mur, voile de l’apparence.
Ô ami, n’aie pas peur de détacher le lien
Dans l’éclair de l’instant, celui de l’éphémère.
N’aie pas peur d’embraser le champ des illusions.

Tendrement, le souffle serein t’emportera,
Aussitôt clairvoyant, aux confins de l’espace.

Et dans cet univers où tout doit s’accomplir,
Tu te reposeras, immobile et aimé,
Au point où l’harmonie jaillit infiniment.

Au profond de chacun, avec légèreté,
Le mystère est écrit, celui de l’infini.

Chaque objet se déploie au sein de la conscience.
Rien n’existe en dehors de la pure lumière.
Seul l’absolu en soi est la réalité.

Objets, activités, tout renvoie au silence.
Corps, pensées, émotions, tout ce qui vient s’efface.
Espace-conscience, tout est son expansion.

Voir la réalité, c’est toucher l’éternel.
Il n’est que conscience : tout surgit en son sein,
Permet à l’histoire de se manifester,
Ni dedans, ni dehors, mais dans l’unicité.

Noir est l’esprit-raison, tragique renonçant.
Rouges sont nos désirs, devenir illusoire.
Vert est notre doute qui murmure l’espoir.
Blanches sont nos ardeurs, éveils annonciateurs.
Bleue est la conscience qui emporte la mort.

Et quand l’Éveil surgit, qui donc est le sujet ?
Jeu de la conscience, la question est réponse.
L’absence est présence, qui renvoie au silence.

L’appel à l’intérieur, muet et mystérieux,
Nature céleste, formidable puissance,
Est l’unique force, celle de la conscience.
La lueur s’éclaircit et commence à vibrer.
L’écho du fond des temps s’épanouit en soi.

Plongeons-nous dans la source où la joie prend racine,
Flot constant, débordant, vivant et généreux,
Qui déverse l’amour, voit la réalité,
Qui réalise l’Un, abolit tout conflit.

Accueillons au profond l’éternelle réponse,
La manifestation unique intemporelle,
Présence invisible dans le rayonnement.
Percevons sa force, son tourbillon d’amour,
Bien établi en nous, dans l’infini espace.

Retrouvons notre état de conscience cosmique,
Dans l’harmonie du tout, retournons à la source,
Dans la totalité où rien n’est séparé.
Réalisons l’union de la joie et du vide.

Pourtant jamais quittée, entrons dans la conscience.
Sentons intensément l’énergie ondulante,
Présence immuable dont tout est parcouru.
Reposons, rayonnants, en son sein lumineux.

Il y a le Je Suis, caché dans l’ouverture.
Considérons le point, en nous le plus profond,
Établissons-nous y, puis regardons le monde.
Nous le verrons parfait, identique à ce point.
C’est seulement en nous que le monde est réel.

Patiemment, tendrement, nous sommes dirigés.
Toutes choses créées avancent vers l’union.
La force qui nous meut est l’unique Conscience.
L’entière liberté en est son fondement.

Nous sommes le rêve d’un espace fécond
Qui, à la musique du silence, palpite.
Des souffles infinis, des ombres qui s’agitent,
Le langage incessant de nos métamorphoses.

Écoutons au-delà du destin apparent
L’unique murmure de la source harmonieuse
Qui nous fera sortir du temps, reflet mobile
De l’éternel en nous qui se tient immobile.

L’univers tout entier est empli de conscience,
En nous à chaque instant, qui retourne au silence.
Dans le cœur éternel, libre de tout contour,
Laissons-nous traverser par le flux infini.

Tout ce qui apparait est le reflet de soi,
Seulement le reflet. Tout est à l’intérieur.
Conscience et lumière sont ta réalité.

Malgré tes souffrances, la paix est ta nature.
Va, plongé dans la paix, et connais ta conscience,
Joyeux, sans volonté, sans but et sans chemin,
Le regard pénétrant, vision réalisée.

Sans plus d’attachements, libéré d’illusions,
Au-delà des reflets, des formes transitoires,
Laisse-toi emporter par le jeu incessant,
L’énergie qui tournoie, pulsation éternelle.

Tu ne pourras jamais trouver le dieu suprême.
Il est la substance de ta propre conscience,
Blotti au plus profond, espace originel.

Simplement sois présent, dans le vide du moi.
Plus de dualité, plus de séparation.
Ta nature est vide d’objets, d’attachements,
Non liée aux concepts, aux fixations mentales.
Sous les apparences, conscience continue,
Dimension infinie. Tu es la liberté !

Lumière sans objet, ton essence est l’espace,
Vide et pur, jamais né, il n’est rien qu’il n’embrasse.
Repose-toi en lui, libération spatiale,
Porté par le courant où le temps s’abolit.

Ton corps, tes perceptions, pensées et émotions,
C’est l’univers qui vit, t’écoute et te regarde.
Ta pensée n’est pas toi, ton émotion non plus.
Tu ne regardes pas et tu n’écoutes pas.
Sans désir ni effort, laisse aller ta conscience.

Rien sur quoi méditer, se produit l’abandon.
Projette-toi confiant dans ton propre silence,
Tu es libre de tout, et de la liberté.

Le temps s’est déchiré et s’est ouvert l’espace.
Tu es cela en toi, réellement présent,
Énergie infinie, conscience déployée,
Amour illimité qui soutient ce qui est.

Tu es ce vide plein, chaude et dorée lumière.
Se tient en silence, conscience qui observe,
Ton être lumineux, derrière l’apparence.

Il ne se passe rien dans la conscience pure.
Ni pensée d’unité, ni concept de non-être.
Il n’y a plus de moi, l’identité s’efface.
Si tu peux percevoir ce silence sacré,
Tu as réalisé alors ta profondeur.

Sans sujet ni objet, voir ainsi est amour.
Il s’inscrit hors du temps, émane du silence.
Il est, se révélant pleinement à sa source.
Essence de la vie, il vient de l’inconnu.
Absolu, silencieux, il est ce que nous sommes.

Sans contrôle ni peur, tu perçois ce qui est.
Alors s’épanouit le silence infini.
De toute éternité, tu es cela qui est,
Beauté lumineuse, conscience qui rayonne.
Au niveau le plus haut, la conscience est lumière.

Ouvert, illimité, inchangé, silencieux,
Dans l’espace hors du temps, au sein du tourbillon,
Par l’Intelligence, pénétré, enseigné,
Au lieu de la source, de l’énergie vibrante,
Repose-toi, flottant, inondé de la paix.

Tout a la nature de l’espace infini.
Vois la réalité dans l’éclair de l’instant.
Fond dans l’universel ta conscience éternelle.
La mort se dissoudra, dans la claire splendeur
Du regard retrouvé, révélation suprême.

La Conscience absolue est le cœur de la vie.
Rien n’existe en dehors de sa réalité.

Comment la lumière peut se manifester
Si ce qui est en toi est pour toi inconnu ?
Comprend, toi qui languis dans l’ignorante attente,
Connais-toi, tu verras l’Intelligence en toi.

Amoureux silencieux, attentif et paisible,
Tel est celui qui vit au fond de sa conscience.
Il n’y a plus de choix, plus de séparation.
Le temps s’est arrêté, parvenu à sa source,
Espace silencieux, sans couleur ni contour.

La conscience est la vie. La mort n’a pas de sens.
Pourquoi s’abandonner, immortels, à la mort ?

La conscience est regard, amour sans intention.
Le sujet s’est dissous, il n’y a que regard.
Le regard n’est pas vu, il est dans ce silence.
La réalisation est fusion silencieuse.

Tout est en harmonie au sein de l’univers,
Réglé parfaitement par l’absolue Conscience.
De toute création, la joie est l’origine,
L’amour en est le sens, la vérité ultime.

L’infinie compassion baigne tout le cosmos.
C’est la vie qui se tient, signifiante en soi-même.
Seul le Grand Silence peut dire le mystère.