Nous posons notre attention sur le souffle qui passe à travers nous. Nous posons notre attention sur le souffle qui nous pénètre, pas sur le mouvement mécanique de notre respiration. Nous prenons conscience de cette partie, certes infime, mais une partie du Grand Souffle de l’univers qui nous traverse à cet instant. (…)
Nous respirons tranquillement, naturellement, sans étirer le souffle, sans le prolonger. Nous laissons le souffle nous pénétrer, puis nous quitter, à son propre rythme qui est en accord avec ce que nous sommes. Dans l’attention à ce mouvement, si des pensées ou des émotions viennent, nous les observons, nous intégrons leur énergie dans l’inspir, cette énergie qui communique et nous informe, puis nous la rendons dans l’expir, nous laissons l’énergie retourner à sa source, vide. (…)
Un espace pur, illimité, infiniment créatif, réside en nous. En réalité, il n’est pas localisé. Il est en nous et hors de nous, en tous les êtres et en tout ce qui les relie et les entoure. Il est un formidable potentiel. En lui, tout est possible, car il est la source de tout. Il s’agit d’activer en nous ce potentiel d’énergie qui nous est dévolu depuis le début. C’est cela, s’éveiller. (…)
C’est le passage de la respiration au souffle, de la respiration mécanique à la prise de conscience du souffle, qui nous fait pénétrer dans le silence. Prise de conscience du souffle que nous inspirons, prise de conscience du souffle que nous expirons. Flux et reflux de l’énergie qui nous fait exister et nous relie. Mouvement dynamique de retour dans notre fond, dont la trame ultime est le silence. (…)
Votre esprit est calme, fixé sur le centre, où converge l’énergie libre, non conditionnée, que vous inspirez et relâchez en pleine conscience. Dans l’arrêt de l’activité mentale, vous constatez que votre perception du temps n’est plus la même. Votre mental à l’arrêt, suspendu, suspend aussi ce temps chronologique qui court et vous épuise, physiquement et psychiquement. Vous avez la sensation que le temps s’étire, parce que vous n’êtes plus totalement dans le mental. Il n’occupe plus toute la place, et autre chose peut émerger. Une autre dimension de vous-mêmes. (…)
Nous inspirons, naturellement. Par l’inspiration, nous intégrons l’énergie du souffle. Celle-ci descend en nos profondeurs. Posez votre attention sur cette énergie qui vous pénètre, sur ce souffle qui vous traverse, qui s’élève jusqu’à votre cœur, où il se déploie, tournoie comme une roue. Quand vous êtes dans cette attention, elle ne peut plus vous quitter. Peu à peu, vous vous tenez dans cette conscience, vous devenez cette énergie. Alors, où se trouve la séparation qui crée tant de souffrance? (…)
Comprenez ce que vous expérimentez, donnez un sens à ce que vous vivez. C’est cela, l’accomplissement de soi. L’accomplissement de soi n’est pas l’éveil, qui surgit en un éclair. L’accomplissement de soi est le long voyage d’un être responsable, et donc libre, qui laisse remonter dans la clarté de sa conscience ce qui y est enfoui. La conscience est ce champ intérieur sans limite, cet espace vide qui accueille, accueille sans fin… L’accomplissement de soi est un voyage ininterrompu, au sein duquel notre être en devenir continue de grandir en son Etre immuable. (…)
Il n’y a pas d’autre voie que celle qui conduit au retour vers soi, vers le cœur, vers ce qui repose dans l’intime du cœur : la Présence, Je Suis, l’Absolu. Le cœur est le lieu de la vibration originelle, celle qui nous a donné vie au commencement, et qui surgit du silence. C’est un Point lumineux. Lumineux parce qu’il rassemble tout notre potentiel d’énergie. (…)